Non, chuter n'est pas normal, même avec l'âge
Rencontre organisée par le CLIC Gérontonomie sur l'importance de prévenir les chutes et de repérer les fragilités
5/15/2024


Début avril, j'ai assisté à une rencontre thématique sur la prévention des chutes chez la personne âgée, organisée par le CLIC Gérontonomie et animée par un gériatre, le Dr Ducher.
Après avoir brossé un tableau du vieillissement de la population en France, le Dr Ducher nous a donné quelques chiffres sur les chutes. Chaque année, plus de 2 millions de personnes âgées de plus de 65 ans chutent, et ces chutes sont responsables de 130 000 hospitalisations et de 10 000 décès par an. Outre des conséquences physiques (les éventuels traumatismes et fractures, ainsi que le fait de rester immobilisé au sol), la chute a des répercussions psychologiques (le syndrome dit post-chute, avec la peur de tomber à nouveau) et sociales (en termes d'image de soi et de prise de conscience de son vieillissement). C'est bien souvent un accélérateur de la dépendance.
Une chute ne doit donc jamais être banalisée et, selon le Dr Ducher, devrait être envisagée comme une maladie – d'où l'importance de sa prévention. C'est d'ailleurs là l'objet du plan antichute national élaboré par les pouvoirs publics ; par un travail de prévention et de sensibilisation, il vise à réduire de 20 % le nombre de chutes mortelles ou entraînant une hospitalisation des personnes de 65 ans et plus d'ici 2024. Le plan antichute s'articule autour de 5 axes.
- Axe 1 : savoir repérer les risques de chute et alerter. Le Dr Ducher a notamment évoqué cinq signaux d'alerte : la sédentarité/l'inactivité physique, la peur de la chute (souvent, quand on a déjà chuté), la dénutrition, l'altération de la vision et de l'audition, et le logement (s'il n'est pas adapté).
- Axe 2 : aménager son logement et sortir en toute sécurité. Il est important de repérer les risques par un diagnostic réalisé par un professionnel et d'apporter les aménagements et adaptations nécessaires (barres d'appui, bandes antidérapantes, mains courantes, chemins lumineux…).
- Axe 3 : des aides techniques à la mobilité faite pour tous (cannes, déambulateurs, etc.)
- Axe 4 : l'activité physique, meilleure arme antichute. Le fait de pratiquer une activité physique régulière diminue le risque de chute, alors marchons et bougeons avec les personnes que nous accompagnons !
- Axe 5 : la téléassistance pour tous, qui constitue un aspect fondamental du maintien à domicile des personnes âgées.
Pour terminer, le Dr Ducher a évoqué la question de la fragilité, syndrome clinique reflétant une diminution des capacités physiologiques de réserve qui altère les mécanismes d'adaptation au stress. Il est fondamental de repérer la fragilité chez les personnes âgées, car une personne dite fragile a un risque accru de chuter et d'entrer dans la dépendance. Parmi les symptômes auxquels nous devons être attentifs, citons la perte de poids, la faiblesse musculaire, la fatigue et l'inactivité. En tant que professionnels intervenant à domicile, il nous appartient de repérer ces symptômes et d'alerter.