Une approche centrée sur la personne accompagnée

Connaissez-vous la méthode Montessori adaptée aux personnes âgées présentant des troubles cognitifs ?

Développée au début du XXe siècle par une médecin psychiatre italienne, Maria Montessori, cette pédagogie repose sur l'observation des capacités sensorielles, physiques et intellectuelles de l'enfant pour créer les conditions lui permettant de développer ses potentiels. Elle a été adaptée aux personnes âgées dans les années 1990 par un psychologue américain, Cameron J. Camp, qui l'a enrichie des connaissances apportées par les neurosciences. Elle nous invite à porter un autre regard, plus positif, sur la vieillesse, même en présence de troubles cognitifs, et à viser, par notre accompagnement, l'autonomie et l'indépendance de la personne âgée.

C'est une approche centrée sur la personne accompagnée, qui repose sur quatre valeurs essentielles : le respect, la dignité, la confiance et l'égalité.

Dans la méthode Montessori, les troubles cognitifs associés aux maladies neuro-évolutives sont considérés comme un handicap. Sur le modèle d'une personne paraplégique en situation de handicap moteur, la personne âgée vivant avec des troubles de la mémoire a un handicap cognitif.

Dès lors, il va s'agir d'adapter l'environnement physique et social de la personne pour l'aider à contourner ses déficits et favoriser ainsi son autonomie. Notre rôle, en tant que professionnels de l'accompagnement, est donc de proposer des activités adaptées et des aides externes pour créer un environnement soutenant et impulser une dynamique positive.

Partir de l’histoire, des centres d'intérêt et des habitudes de vie de la personne pour proposer des activités adaptées.

Le vieillissement s'accompagne d'une plus grande lenteur des activités physiques et mentales, alors prenons le temps – le temps de s'exprimer, d'écouter, de faire, de rire.

8.Adaptez-vous au rythme de la personne

1.L'activité doit avoir un sens pour la personne et susciter son intérêt

Les 12 principes Montessori

2.Concentrez-vous sur les capacités de la personne, et non ses déficits

S’appuyer sur les capacités préservées pour valoriser ce que la personne peut faire.

3.Invitez la personne à participer

Toujours proposer plusieurs activités. C'est la personne qui choisit, en fonction de ses goûts, de ses envies et de son humeur du moment. Choisir, c'est exister.

11.Privilégiez l'engagement à l'efficacité

Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de réaliser une activité. Ce qui compte, c'est qu'elle ait captivé l’attention de la personne et qu’elle y ait pris du plaisir.

12.Clôturez en demandant l'avis de la personne

À la fin de chaque moment partagé, demander si la personne a apprécié et si elle souhaite recommencer.

4.Offrez du choix à chaque fois que cela est possible

Demander systématiquement si la personne souhaite réaliser une activité. Il s'agit d'un moment d'échange et de partage, d'égal à égal.

5.Utilisez des modèles et des indices visuels

Sélectionner et créer des supports colorés et imagés, avec une police adaptée, qui facilitent la compréhension et la réalisation de l'activité.

6.Donnez à la personne quelque chose à tenir et à manipuler

Avoir du matériel entre les mains, c’est ne pas être passif et se sentir engagé dans l'activité.

7.Parlez moins, montrez plus

Commencer par faire une démonstration de l'activité.

9.Si besoin, divisez l'activité en sous-étapes

Une étape à la fois, pour ne pas mettre la personne en difficulté et faciliter la réalisation d'une activité.

10.Allez du plus simple au plus complexe

Commencer par des activités simples, pour ne pas mettre en échec, redonner confiance et aider à progresser.

« Si vous donnez aux gens une raison de sortir du lit, des activités qui les engagent, ils seront épanouis et heureux. »

Cameron J. Camp