Les troubles psychiques, cognitifs et comportementaux associés à la maladie de Parkinson et ses traitements

Fin mai, l'association France Parkinson a organisé un webinaire sur les troubles non moteurs de la maladie de Parkinson. Ce webinaire était animé par Bérangère Flinois, psychologue au Centre expert Parkinson du CHU de Lille.

Si la symptomatologie motrice de la maladie de Parkinson est généralement bien connue, les troubles psychiques et cognitifs qui y sont associés le sont moins. Or, comme l'a expliqué Madame Flinois, la maladie de Parkinson est une maladie neuropsychiatrique qui touche à la fois les voies motrice, émotionnelle et cognitive de notre cerveau. Il est donc essentiel de bien comprendre ces symptômes, invisibles, pour adapter notre accompagnement en conséquence.

Les troubles psychiques, cognitifs et comportementaux de la maladie de Parkinson peuvent avoir plusieurs causes : la maladie elle-même, les effets indésirables des traitements ou une origine réactionnelle ; en effet, l'annonce du diagnostic comme le vécu de la maladie constituent un véritable bouleversement pour la personne. La relation à soi, au temps, à son corps, au monde et aux autres est impactée. Un accompagnement psychologique est donc indispensable pour aider la personne à faire face à ce bouleversement identitaire.

S'agissant des troubles cognitifs, Madame Flinois a présenté les fonctions plus précisément touchées par la maladie : les mémoires de travail et épisodique, avec des difficultés à récupérer des informations stockées et à trouver ses mots ; la perception, notamment des couleurs et des contrastes ; l'attention et la capacité à effectuer plusieurs tâches en même temps ; et surtout les fonctions exécutives, avec des difficultés d'anticipation et d'organisation et un manque de flexibilité.

L'accompagnement des personnes présentant ces troubles va donc reposer sur le maintien d'une stimulation cognitive et sociale, ainsi que sur l'aménagement de l'environnement. En tant que professionnels intervenant à domicile, nous devons veiller à limiter les sources de distraction et à proposer à la personne des aides externes, par exemple des supports écrits ou la configuration de rappels sur le téléphone pour les rendez-vous ou des tâches à réaliser. On veillera également à ne proposer qu'une activité à la fois, en l'assortissant de consignes courtes et de questions précises pour faciliter la récupération des informations par la personne. Madame Flinois a enfin insisté sur l'importance de respecter le rythme de la personne : adapter l'activité si elle semble fatiguée, lui laisser le temps de s'exprimer, et prévoir des temps de pause.

Face aux troubles neuropsychiatriques (la dépression, l'anxiété ou encore l'hyperémotivité), il convient d'adopter une posture rassurante et bienveillante, et de valoriser la personne accompagnée en mettant en lumière les réussites et les efforts réalisés.

Pour les professionnels intéressés par cette thématique, sachez que le webinaire est disponible en replay. Pour le recevoir, il suffit de remplir le formulaire à l'adresse suivante : https://www.franceparkinson.fr/pour-les-professionnels/formulaire-documentation-et-newsletter-pour-les-professionnels/